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Histoire d’un projet de numérisation interrompu ou étude de cas d’un fonds privé de plaques de verre stéréoscopiques

L'objectif premier de ce client était d'organiser la numérisation de son fonds familial de plaques stéréoscopiques : plusieurs centaines de plaques datant de la première guerre mondiale. Très vite, grâce aux recherches que j'ai réalisées, il est apparu que la demande initiale devait être revue.

Analyse des besoins

Le premier rendez-vous sert à cibler les raisons qui initient cette demande de numérisation. Il faut répondre à la question du « pourquoi numériser les documents » pour ensuite réfléchir à l’ensemble des « comment » les numériser.

C’est une collection familiale, l’arrière-grand-père aurait participé à des campagnes photographiques durant la première guerre mondiale en tant que médecin sur le front. Les plaques ont été conservées depuis lors dans la maison familiale et leur présence semblait attester cette version.

Après avoir échangé sur les besoins et regardé quelques plaques stéréoscopiques, voici l’analyse proposée :

  • Étude des plaques de verre stéréoscopiques essentielles : récolement, état de conservation et une brève recherche historique du contexte
  • Reconditionnement des plaques dans des supports neutres adaptés à la conservation de ce type d’objets<
  • Élaboration d’une fiche technique sur les besoins en numérisation
  • Demande de devis de numérisation auprès de trois prestataires pouvant assurer ce type de service
  • Choix et gestion du projet avec le prestataire
  • Contrôle qualité des images

Étude des plaques de verre stéréoscopiques

Un récolement sommaire a été réalisé contenant les données descriptives suivantes :

  • Données sur le support physique : taille, état de conservation
  • Données sur le contenu : copie de la cote et du titre inscrits sur chaque plaque, précision de localisation géographique (pays, département, ville), date lorsqu’elle est mentionnée

Les plaques étaient en très bon état mais nécessitaient un nettoyage sur le côté où ne se situaient pas la pellicule. La majorité des plaques possédaient une cote avec la mention « LSU » en préfixe. Après quelques recherches, il s’est avéré que la mention était l’acronyme de La Stéréoscopie Universelle, une entreprise parisienne ayant produit et diffusé des plaques de verre stéréoscopiques au début du XXe siècle. Ces quelques recherches ont infirmé l'origine familiale de ces plaques : elles avaient en réalité été achetées par l'arrière-grand-père.

Cette nouvelle information était importante à divulguer rapidement car l’initialisation du projet était liée à la portée affective de ces plaques. Il a été alors décidé de continuer le déroulé du projet, mais de s’arrêter dans un premier temps à l’élaboration des devis.

Reconditionnement des plaques

Toujours dans l’esprit de pouvoir conjuguer un travail de conditionnement respectant les règles de conservation avec un budget limité, j’ai opté pour des feuilles neutres qui, une fois pliées en deux, constituaient des pochettes simples, chacune d'elles pouvant accueillir une plaque. Chaque plaque a été numérotée avec un nouveau système de cotation en lien avec le fichier de récolement, puis déposée dans une boîte neutre.

Le nettoyage des plaques n’a pas été retenu pour des questions budgétaires.

Numérisation

Une fiche technique a été élaborée selon les besoins de la famille : format de fichier, mode, type de cadrage, post production, métadonnées, profil ICC. Les descendants souhaitaient avant tout pouvoir réutiliser les images dans un cadre privé, par exemple pour élaborer un livre en mémoire de cet aïeul.

Les devis n’ont finalement pas été demandés. La discussion est en cours au sein de la famille et s’oriente vers un don du fonds de plaques de verre pour une institution. En effet, les plaques de verre n’apparaissent plus comme des objets affectifs. Néanmoins, il a été posé une réflexion sur “quoi faire de ces plaques” et dans ce but matérialiser un don vers des archives départementales géographiquement concernées par une majorité des plaques de verre sembleraient un bon compromis.

Cette étude de cas démontre que si la volonté première du client était de numériser, mon accompagnement a dépassé le besoin initial. En identifiant l'origine de ce fonds j’ai permis d’éviter une numérisation non justifiée. 

Être accompagnée dans cette démarche aura permis de mieux définir un projet toujours en mouvement. Les objectifs initiaux doivent être très régulièrement questionnés afin de ne pas produire à peine terminé, un résultat obsolète.

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